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Un 20 janvier avec le Duc d'Anjou


J’arrive dans le square Louis XVI vers 9h50, ce dimanche 20 janvier. Plusieurs centaines de personnes y attendent déjà, dans la froidure mordante, en premier lieu, la présence toujours exaltante du Prince qui incarne notre espoir d’un retour de la France à sa place de Fille Aînée de l’Eglise.


En second lieu, ces quelques six-cents fidèles attendent de remplir le saint devoir de reconnaissance qu’ils savent avoir à l’égard de Sa Majesté le Roi Louis XVI, qui, investi de toute la puissance dont disposait le Roi de France, préféra le martyre à la tyrannie qui eût maintenu sur ses épaules le manteau royal en le souillant du sang de son peuple.



Partout en France, mais aussi en Allemagne, en Belgique, aux Etats-Unis, en Pologne, au Royaume-Uni,… ont lieu des célébrations commémorant le martyre du Roi Louis XVI et de la Famille Royale. Grâce à leurs organisateurs et participants, l’ultime sacrifice de Louis XVI reçoit, à travers les siècles, la sanctification du Martyre et maintient irréprochable la possibilité d’une restauration. Qu’il me soit permis ici de transmettre à chaque maillon de cette indestructible chaîne de fidélité, la grande reconnaissance que Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, Duc d’Anjou, leur en a, comme il l’a rappelé dans son allocution !


A 10h30 précises, Monseigneur le Prince Louis entre par la grille de la rue Pasquier dans le square Louis XVI, et est accueilli par le Comte Thierry de Beaumont-Beynac, puis par le Prince Charles-Emmanuel de Bauffremont, Président de l’Institut de la Maison de Bourbon, heureux de présenter ses hommages au Prince qui le remercie et ne manque pas de lui redire toute la sympathie dont Lui et Madame la Duchesse d’Anjou l’assurent, lui et les siens, dans la perte cruelle qu’ils viennent d’éprouver par le retour à Dieu, la semaine dernière, de Madame la Princesse Blanche de Bauffremont. Le Prince salue enfin diverses personnalités.

Monseigneur le Duc d’Anjou entre alors dans l’enceinte de la Chapelle expiatoire et reçoit la bénédiction du collège clérical constitué de Monsieur l’abbé Jean-Paul Argouarc’h, Monsieur l’abbé Thierry Laurent et le Père Augustin Pic (OP), au pied des marches qui mènent au jardin intérieur. La procession entourant le Prince remonte l’allée centrale de ce jardin, au milieu de près de trois-cents personnes restées à l’extérieur par manque de place dans la petite chapelle de plan circulaire. La dernière volée de marches franchie, Monseigneur le Duc d’Anjou prend place sur le siège situé à la gauche du Chœur, qui lui est strictement réservé, tandis que le collège clérical dit les prières au pied de l’Autel et s’assied à la droite du Chœur, dans une chapelle archi-comble !


Le Père Augustin Pic, que nous avons toujours un grand plaisir à retrouver et à écouter, gratifie son auditoire d’une Homélie dans laquelle il met en lumière la double nature de Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XVI : sa condition de créature, par nature imparfaite en ce monde imparfait ; et sa condition de Chrétien, ayant mis sa Foi en Dieu, que le Christ Jésus nous a révélé être Notre Père, Amour et Miséricorde infinis ! Cette double nature est le sort commun de tout Chrétien, et de même que nous nous débattons dans cette antinomie ontologique à l’aune des responsabilités que nous a confiées la Providence, Louis XVI, à peine âgé de trente-quatre ans, incarnation provisoire du Principe Royal qui le fait Lieutenant du Christ pour Son Royaume de France, a la grâce, car Dieu n’éprouve que ceux qu’Il veut élever…, d’entamer un chemin de Croix qui le conduira au Martyre à trente-huit ans ! Sur ce chemin, deux coupes s’offraient à lui : celle du parjure, qui l’aurait fait roi-républicain (un autre la saisira et la boira…), ou celle de la fidélité, la plus amère, mais la plus glorieuse, qui le conduira à l’échafaud et à la sainteté du Martyre ! Il est aisé d’en parler, certainement beaucoup plus affreux de le vivre, n’y aurait-il la Grâce, soutien indéfectible des âmes fidèles !


La Sainte Messe achevée, le Prince se rend au bas des escaliers du portique d’entrée du Sanctuaire pour recevoir, avec sa gentillesse et sa patience coutumières, les hommages de l’assistance : certains le remercient de leur faire l’honneur de sa présence, d’autres le complimentent pour l’heureuse nouvelle d’une prochaine naissance dans la Famille Royale, d’autres lui réexpriment leur indéfectible attachement. L’assistance est nombreuse dans cet espace relativement restreint, et, placé en bas des marches à peu de distance de Monseigneur le Duc d’Anjou, j’ai la grande satisfaction d’y compter de nombreux jeunes, filles et garçons, ou jeunes parents entourés de leurs enfants qui, observateurs amusés ou impatients trois marches plus haut, se troublent soudain à l’instant de présenter leurs hommages « au Roi de France ». Ce trouble est sans doute la plus belle et la plus intime part de leur hommage. La déférence baisse certains yeux, que la voix du Prince relève par un mot de remerciement ; inaugure d’incertaines révérences, dont la main du Prince libère l’auteur en lui saisissant doucement la main ; évapore instantanément de certaines lèvres, au feu de l’émotion, le compliment préparé, auxquelles lèvres muettes sur un visage décontenancé, la sincère bonté du Prince, qui leur adresse quelques mots, parvient à rendre la parole… Que la fidélité est belle et notre Prince royal… ! Merci mon Dieu !



La journée se poursuit par le déjeuner qui est donné à la brasserie Mollard. A cette occasion, Monseigneur le Duc d’Anjou prononce un très beau discours nous indiquant ce que doit être un pouvoir politique, ce que fut la monarchie française : un service ! Et nous appelant à rester unis autour des valeurs fondamentales qui seules, peuvent assurer le Bien Commun aux peuples : le respect de la vie, de la conception à la mort, le respect de la famille, éclairé par la conscience d’une transcendance… Merci Monseigneur ! Les lois sur la bioéthique arrivent, il est essentiel que nous restions vigilants !


Plus d’une centaine de convives se répartit sur une douzaine de tables, dans un salon indépendant de la brasserie et, après le tonnerre d’applaudissements qui salue la fin du discours du Prince, le Benedicite inaugure le temps du repas qui permet à l’assistance de s’enrichir des rencontres, des échanges, des amitiés qui se tissent, au fil des ans, sur les métiers aux navettes toujours renouvelées que constituent les tablées… Il est environ 15h30 lorsque Monseigneur le Duc d’Anjou, s’apprêtant à prendre congé, se lève et se fait un plaisir d’aller de table en table afin de remercier chaque convive de sa présence autour de lui. J’entends « Le Roi se lève ! » et, d’un même ensemble, légèrement successif, tel un effet de domino, toutes les tablées de la salle se lèvent en un instant, chaque participant attendant, en continuant debout les conversations entamées, d’avoir l’honneur d’un dernier échange avec le Prince !


Monseigneur le Duc d’Anjou, que la main de Dieu a placé au rang insigne de successeur de nos Rois il va y avoir, dans quelques jours, exactement trente ans, n’a rien voulu, mais Dieu a ses raisons et l’a investi. Encore ne fut-ce pas d’un trône… mais seulement du Principe royal qui le place, après son père, son grand-père, son arrière-grand-père, premier parmi les successibles au dernier Roi sacré de France, Sa Majesté le Roi Charles X ; Roi en réserve du Royaume, devant se tenir disponible en attendant qu’il plaise à Dieu de le restaurer. Un esprit pragmatique pourrait penser qu’un tel principe donne peu et demande beaucoup à celui qu’il investit…


C’est absolument exact et c’est cet abîme de désintéressement qui fait la grandeur du serviteur, à l’imitation du premier d’entre eux : Jésus-Christ ! Pour servir Dieu, le Christ, Dieu-Fils, Dieu-fait-homme, s’est fait le plus humble serviteur des hommes, jusqu’à accepter de mourir sur le bois infâmant de la Croix ! A cette image, le Roi sert les peuples que Dieu lui a confiés ! A cette image, pour servir Dieu, je sers le Roi légitime qui est Son Lieutenant dans le Royaume ! Tout est lié qui relie la Création à son Créateur et le régime royal français en était la manifestation politique la plus aboutie… Qui vivra, verra…

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